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Après la Seconde Guerre mondiale, un modèle de production agricole intensif a émergé dans les pays occidentaux en réponse au besoin de sécurité alimentaire et de reconstruction économique des pays. Ce mode d’agriculture, défini comme conventionnel ou encore intensif, est notamment caractérisé par la recherche de productivité et donc de hauts rendements, atteints notamment grâce à l'utilisation importante d'intrants chimiques, à la mécanisation des pratiques ou encore à la sélection génétique. La production française a ainsi presque doublé entre 1949 et 1974 (Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt).
Evolution d’un paysage agricole français, entre avant 1950 et après 1980
Source : Openfield
Néanmoins, cette forte productivité engendre des coûts environnementaux et sociaux qui sont en opposition avec les enjeux auxquels doit répondre l’agriculture. Ce modèle agricole, peu robuste et durable, est ainsi remis en cause. En réponse, une nouvelle perspective émerge : l'agriculture durable.
Dans cet article, nous verrons donc les questions suivantes. Quels sont les enjeux auxquels l’agriculture durable doit répondre ? Quels sont ses principes ? Comment l’agriculture durable est-elle intégrée au modèle agricole actuellement ?
D’une part, notre modèle agricole est responsable de l’affaiblissement des ressources planétaires. Il impacte notamment négativement les six limites planétaires dépassées à ce jour. Neuf limites planétaires ont en effet été établies en 2009 pour définir les conditions d’habitabilité de la Terre pour l’humanité.
Les neufs limites planétaires selon …
Voici quelques exemples de l’impact des pratiques courantes de notre système agricole sur ces limites (liste non exhaustive) (Source : Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires):
D’autre part, ce modèle est responsable de problématiques sociales qui alimentent la crise en cours.
La santé collective est notamment impactée par plusieurs pratiques, comme par exemple :
Par ailleurs, la sécurité alimentaire est également menacée par le manque de robustesse de ce modèle agricole face aux évolutions à venir.
Les prévisions des Nations Unies indiquent que d'ici à 2050, la population mondiale devrait s’élever à 9,6 milliards. Cette augmentation démographique, couplée à l'augmentation de la part calorique par habitant - liée à la croissance des pays en développement - pose un défi considérable de sécurité alimentaire. La production alimentaire va en effet devoir augmenter de 56% par rapport à 2010 (World Resources Institute, Créer un avenir alimentaire durable, 2018).
De plus, la population mondiale se concentre de plus en plus dans les zones urbaines, réduisant ainsi la main-d'œuvre disponible pour l'agriculture.
En France, entre 1955 et 2020, le nombre d'exploitants a été divisé par cinq, et cette tendance à la baisse se poursuit, avec environ sept repreneurs pour dix départs depuis 2015. De plus, en 2020, 43% des agriculteurs avaient plus de 55 ans (Cours de comptes, 2023). Cette démographie impose ainsi un agrandissement des exploitations agricoles. Notre agriculture doit donc être repensée de sorte à ce que moins d’agriculteurs puissent produire davantage tout en préservant l’environnement.
Evolution des populations rurales et urbaines mondiales sur la période 1950-2050 (Projection de 2018 à 2050)
Source : World Urbanization Prospects 2018, ONU, 2018
Le dépassement des limites planétaires, entraîne des répercussions auxquelles les exploitations doivent s'adapter.
La production agricole est notamment menacée par la dégradation des sols et le changement climatique. D’une part, les sols dégradés sont en effet moins fertiles et plus vulnérables à l’érosion. D’autre part, le changement climatique entraîne une augmentation de la fréquence et de l'intensité des aléas climatiques tels que les sécheresses ou les pluies torrentielles. Si rien n’est fait pour limiter leurs impacts d’ici 2050, ces menaces pourraient engendrer des pertes de rendement de 10 à 50%..
De plus, la perte de biodiversité menace également la production agricole. Cette dernière comporte en effet de nombreux auxiliaires de culture, qui aident au développement des végétaux, et de pollinisateurs. L’IPBES estime par exemple que la disparition des pollinisateurs compromet 20% de la production agricole de 2016, avec des pertes de récoltes pouvant aller de 235 à 577 milliards de dollars chaque année.
Par ailleurs, l’épuisement des ressources représente des menaces d’un autre genre. D’une part, l’épuisement des ressources pétrolières rend notre modèle agricole obsolète car dépendant des énergies fossiles. D’autre part, l'épuisement général des ressources augmente le risque de conflits géopolitiques qui pourraient perturber les marchés.
Ainsi pour assurer la sécurité alimentaire de la population grandissante et l’habitabilité de la planète, notre modèle agricole va devoir se réinventer. Ce nouveau modèle devra relever le défi d’accroître la production agricole tout en ayant un impact planétaire positif et en renforçant sa robustesse pour faire face aux répercussions des crises.
Pour impulser une transition de notre modèle agricole, l’agriculture de demain a besoin d’être pensée. C’est ce qui est fait dans des scénarios prospectifs tels qu'Afterre 50 de Solagro, le projet TYFA de l'IDDRI, la contribution de l’INRAE au scénario AMS SNBC3, et "Transitions 2050" de l'ADEME. Ces derniers cherchent à quantifier l'impact des changements de pratiques agricoles et à identifier les voies les plus viables et durables.
En étudiant les scénarios, on remarque un certain consensus sur la direction que doit prendre la révision de notre système agricole. Les principales caractéristiques de ce nouveau modèle seraient alors les suivantes :
Par ailleurs, la transition vers un modèle agricole plus durable ne peut se faire sans une transformation des habitudes alimentaires. Ainsi les scénarios préconisent pour l’ensemble de la population :
Le modèle agricole pensé dans ces scénarios présente des avantages significatifs.
Sur le plan environnemental, ils permettraient de :
Par ailleurs, sur le plan social, ces nouveaux modèles de production et de consommation garantissent une alimentation de meilleure qualité, plus équilibrée et en quantité suffisante pour l'ensemble des Européens malgré une baisse de la production agricole européenne de 35% due aux pratiques agroécologiques.
En somme, ces scénarios prospectifs définissent un modèle agricole plus vertueux, avec des pratiques agricoles innovantes et une transition vers une alimentation équilibrée. Ce modèle agricole s’inscrit dans une démarche d’agriculture durable, notion que nous allons approfondir dans la suite de cet article.
L'agriculture durable possède de multiples définitions. Nous prendrons ici la définition de la FAO : l'agriculture durable est un modèle agricole qui "satisfait les besoins des générations actuelles et futures tout en étant rentable, en préservant la santé de l'environnement et en garantissant l'équité sociale et économique. "
En d'autres termes, pour être durable, l'agriculture vise à répondre aux enjeux des trois dimensions du développement durable par une approche systémique.
La FAO a établi cinq principes essentiels à la durabilité de l'alimentation et de l'agriculture :
En somme, le modèle agricole doit limiter ses impacts négatifs, voire générer des impacts positifs afin de contribuer aux enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux.
Schéma représentant les aires d’impact de l’agriculture, répartis selon la vision d’une durabilité forte (Source : EcoFarms)
De la définition de l’agriculture durable, découle le principe de vision systémique des exploitations agricoles. Dans ce modèle agricole, l’exploitation est considérée comme un système interconnecté. L’approche adoptée est donc holistique, c’est-à-dire qu’elle prend en compte les interactions entre les aspects environnementaux, sociaux et économiques.
Dans le but d’optimiser leur durabilité selon les trois piliers du développement durable, les exploitations agricoles réfléchissent ainsi leurs décisions et actions en fonction :
Vision à 360° des impacts d’une exploitation agricole sur les piliers du développement durable
Source: EcoFarms
Par ailleurs, l'agriculture durable ne se résume pas à une simple obligation de moyens, mais va plus loin dans la durabilité en cherchant à obtenir des résultats toujours plus satisfaisants sur l’ensemble des enjeuxpiliers du développement durable.
Elle ne s'inscrit pas dans un modèle de certification avec un cahier des charges spécifique. Au contraire, chaque agriculteur et agricultrice peut s'orienter vers l'agriculture durable en adoptant une philosophie et des pratiques variées qui tiennent compte :
L’engagement des exploitations agricoles pour l’agriculture durable se démontre alorsainsi par la mesure des résultats.
La recherche de résultats de plus plus ambitieux décrite au-dessus correspond à la démarche d’amélioration continue. Cet autre principe fondamental de l’agriculture durable est motivé par l'évolution constante du contexte environnemental et social.
Par ailleurs, l’atteinte d'un résultat donné ne signifie pas que les pratiques adoptées sont optimales, car l'optimisation ne connaît pas de limites, et les objectifs doivent constamment gagner en ambition. Il s’agit de la démarche d’amélioration continue, autre principe fondamental de l’agriculture durable,
Pour réussir dans cette démarche, il est essentiel de :
La démarche d’amélioration continue d’avec EcoFarms
Ainsi, le métier d'agriculteur est loin d'être statique. Il évolue en permanence pour répondre aux enjeux environnementaux eux-mêmes en constante évolution. Les agriculteurs sont souvent à l'origine de nombreuses initiatives locales axées sur l'expérimentation et le partage des connaissances, contribuant ainsi à favoriser l'amélioration continue de leurs pratiques.
De nombreuses approches se sont développées ces dernières années avec toutes un même objectif : viser l’agriculture durable. L’objectif commun de ces approches rend difficile de les distinguer. Ce sont pourtant bel et bien des approches distinctes, parfois complémentaires, ayant chacune des caractéristiques spécifiques. Nous allons détaillées les plus connues ci-dessous. que nous allons détailler ci-dessous (liste non exhaustive).
Comme pour l’agriculture durable, de multiples définitions existent pour l'agroécologie. Elle peut néanmoins être définie comme une approche de la production, de la transformation et de la consommation des denrées alimentaires intégrant les interactions entre l'exploitation agricole, les êtres humains et d'autres espèces vivantes en utilisant les principes de l'écologie (FAO, 2021; Altieri, 1995 ; Sandhu, 2021).
Elle repose sur 10 principes en interaction présentés dans le schéma ci-dessous (FAO) :
Schéma représentant les 10 principes de l’agroécologie et leurs interactions définis par la FAO Source: (FAO)
L’agroécologie peut ainsi être vue comme une application principalement agronomique de l’agriculture durable.
Cette approchedémarche se distingue par ailleurs des autres dans sala dimension scientifique qu’elle possède. Elle est en effet le sujet de nombreux travaux de recherche.
Comme pour l’agriculture durable, lL’approche agroécologique n’impose pas de pratiques agricoles spécifiques. Les pratiques sont agroécologiques si ellesleurs résultats respectent les principes établies par la FAO et les quatre dimensions de la durabilité alimentaire : environnementale, économique, sociale et agronomique.
“Liée aux principes de l’agroécologie, l’agriculture régénérative est une approche agricole basée sur les résultats qui génère des produits agricoles tout en améliorant la santé du sol, la biodiversité, le climat, la ressource en eau et soutenant les moyens de subsistance des agriculteurs.” (OP2B, 2023)
L’agriculture régénérative est elle aussi ainsi une approche holistique, qui se distingue par sa vision portée centrée sur les résultats., qui s’appuie sur les principes de l’agroécologie.
La mise en place de pratiques de conservation des sols et d’agriculture biologique permettent de mettre l’accent simultanément sur :
Par ailleurs, lorsque l’on pense à l’agriculture durable, on peut aussi penser à la permaculture. Cette approche peut-être définie comme “une science de conception de cultures, de lieux de vie, et de systèmes agricoles humains utilisant des principes d'écologie et le savoir des sociétés traditionnelles pour reproduire la diversité, la stabilité et la résilience des écosystèmes naturels.” (Réseau français de permaculture). Néanmoins, il n'existe pas de définition unique de cette approche car, dans l’objectif de promouvoir la diversité culturelle, elle rejette l’homogénéité.
Proche de l’agroécologie pour sa conception complexe des systèmes agricoles et de leur implication sociale, la permaculture s’en distingue néanmoins par :
Concrètement les pratiques de permaculture sont fondés sur des principes dont les plus célèbres sont :
L’agroforesterie est également souvent associée à l’agriculture durable. Le centre mondial d’agroforesterie la définit comme “un système dynamique de gestion des ressources naturelles qui intègre des arbres dans les exploitations agricoles et le paysage rural et permet ainsi de diversifier et maintenir la production afin d’améliorer les conditions sociales, économiques et environnementales de l’ensemble des utilisateurs de la terre ».
A travers ses principes, l’agroforesterie apparaît comme une pratique agronomique qui s'inscrit dans une réflexion agro-écologique globale et qui invite chaque agriculteur.ice à expérimenter et adapter cette pratique à ses contraintes.
Selon l’INAO, “l'agriculture biologique (AB) est un mode de production qui allie les pratiques environnementales optimales, le respect de la biodiversité, la préservation des ressources naturelles et l’assurance d’un niveau élevé de bien-être animal”.
Il s'agit ainsi d’un ensemble de pratiques visant une gestion durable des exploitations et pouvant s’insérer dans une approche agroécologique.
L’agriculture biologique est soumise à un cahier des charges qui interdit notamment l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais de synthèses, d’OGM. Le bien être animal est également une priorité avec une obligation d’accès à l’extérieur pour tous les animaux, la limitation du recours aux médicaments vétérinaires à l’usage curatif ou encore l’accès à une alimentation 100% biologique.
Il faut toutefois noter que la durabilité de cette certification est contestée par certains. Notamment du fait de l’usage de pesticides, certes naturels, mais tout de même nocifs pour la santé humaine et/ou la biodiversité (P. Pagesse, 2018).
L’agriculture de conservation des sols est définie par l’APAD (Association pour la Promotion d’une Agriculture Durable) comme “une agriculture durable et productive qui place le sol au cœur du système de production et s’appuie sur 3 piliers complémentaires :
Schéma présentant les 3 principes de l’Agriculture de Conservation des Sols et les pratiques liées
Source : “Agriculture de conservation des sols et services écosystémiques” (Charbert & Sarthou, 2017)
L’ACS est une notion agronomique dont les pratiques reposent sur les trois principes énoncés. Elle est notamment mise en place en agriculture régénératrice.
Maintenant que nous avons vu quelles approches sont apparentées à l’agriculture durable, se pose la question de les reconnaître pour pouvoir les soutenir dans nos achats. Pour cela, de nombreux signes de qualité, labels et démarches de certification se veulent garantir l’origine des produits, la préservation de l’environnement ou encore des terroirs.
La durabilité des démarches alimentaires a été analysée dans une enquête menée en 2021 par Greenpeace France, WWF France et BASIC. Il ressort de cette étude que si les bénéfices environnementaux et socio-économiques des démarches fondées sur l’agriculture biologique (AB, Demeter, Bio Équitable en France, Nature & Progrès) sont avérés, les démarches fondées sur le socle de la certification environnementale (HVE, Agri Confiance, Zéro Résidu de Pesticides) montrent au contraire peu de bénéfices.
Ainsi, l’hétérogénéité des bénéfices des démarches rend leur utilisation difficile par les consommateurs.
Logos des labels de démarches alimentaires analysés dans le rapport “Etude de démarches de durabilité dans le domaine alimentaire” menée par Greenpeace France, le WWF France et le BASIC.
Par ailleurs, bien que les démarches liées à l’agriculture biologique présentent les meilleurs résultats dans cette enquête, elles ne sont toutefois pas un marqueur suffisant de pratiques d’agriculture durable. En effet, peu d’entre elles adoptent les trois principes de l’agriculture durable. Les cahiers des charges sont en effet souvent basés uniquement sur les pratiques, ce qui restreint la vision systémique et la recherche de résultats. De plus, il est rare de trouver différents niveaux de pratiques qui encourageraient la démarche d’amélioration continue. On note néanmoins que certaines démarches tendent à développer ces principes.
Si certaines certifications témoignent ainsi d’un véritablee l'engagement des exploitations agricoles envers desles enjeux environnementaux et sociaux, . Cependant, elles ne suffisent cependant pas à garantir une démarche complète d'agriculture durable.
Face aux enjeux environnementaux et sociaux critiques et croissants, notre modèle agricole doit se transformer. évoluer et s'inscrire dans une démarche d’agriculture durable. Ce modèle agricole alternatif, encore peu développé aujourd’hui, est ancré dans les trois piliers du développement durable et repose sur les principes d’une vision systémique, de recherche de résultats et de démarche d'amélioration continue. De nombreuses notions et pratiques agronomiques vont dans ce sens., mais certaines sont insuffisantes. en ce qu'elles ne prennent pas en compte tous les principes de l'agriculture durable.
Par ailleurs, pour une transition réussie, il est nécessaire de pouvoir se positionner dans l’évolution des pratiques et de leurs impacts. Nous avons vu que les labels et certifications ne sont pas suffisants pour garantir l'engagement d’une exploitation dans une démarche d’agriculture durable. Les acteurs du secteur agricole, ou plus globalement de la bioéconomie, onta donc besoin d’outils simples et fiables d’évaluation de la durabilité des exploitations pour piloter cette transition vers l’agriculture durable. Nous explorerons donc les différentes solutions existantes dans le prochain article.
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Nous sommes convaincus chez EcoFarms que chaque acteur de l'écosystème agri/agro a les moyens d'accélérer la transition du secteur. N'hésitez donc pas à contacter notre équipe d’experts pour comprendre comment vous pouvez y prendre part